Eune piate istwére

L'istwére que j'm'en va vos narrer N'meu eune istwére d'amour, Ni eune istwére heureussiante, Ni eune qu'fèsse peuhhieu dans lés keulates.

« To t'dècoupe ! », qu'l'a di l'Chan, « Aran ! Aran ! », qu'lè salle è di !

Qu'èt que j' v'leu dire ? Ha !

Byintout, lés èranteules èront dés arayes ! È d'vénron danjrous come eune wive !

« Té t'maque dè nos ! », lè salle è rababouyi. « Mantou ! Fou ! Ouyat ! » « Té fat eune grande sace pou ryin ! »

Portont, ça so compouté ! Les èranteules an lusaté, ma ça so compouté ! Et v'la, qu' tos saumus, i fèyant tos reheu !

Traduction

Une petite histoire en lorrain roman de Moselle. D'après le Dictionnaire des patois romans de la Moselle de Léon Zéliqzon, avec une orthographe adaptée et une grammaire hasardeuse, car je ne maîtrise point cette langue qui résonnait autrefois dans les plaines et les vaux de la Lorraine.

L'histoire que je vais vous raconter N'est ni une histoire d'amour, Ni une histoire qui fasse frémir, Ni une qui fasse rire. (litt. Ni une qui fasse pisser dans les culottes).

« Tu te contredis ! », dit le Jean, « Allons ! poursuis ! », dit la salle.

Que voulais-je dire ? Ah !

Bientôt, les toiles d'araignées auront des oreilles ! Elles deviendront aussi dangereuses qu'une vipère !

« Tu te moques de nous ! », répondit durement la salle. « Menteur ! Fou ! Imbécile !» « Tu as parlé pour ne rien dire ! » (litt. Tu as fait une grande sauce pour rien).

Pourtant, ça s'est passé ! Les toiles d'araignées ont pris leur temps, mais c'est arrivé ! Et voilà que, tous surpris, ils ne savent plus rien dire que « euh » !

#lorrain


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