Utiliser et contribuer à Internet n’est pas gratuit : cela me coûte plus de mille euros par an !

Utiliser Internet n’est pas gratuit. Bien sûr, aujourd’hui, et en France particulièrement, accéder à Internet représente un coût relativement dérisoire, et des métropoles comme le Grand Nancy proposent des hotspots wifi gratuits dans et autour des principaux lieux publics. Mais quand on souhaite un peu plus de vie privée, en évitant les GAFAMs, il faut souvent sortir la carte bancaire. D’autres dépenses s’ajoutent quand, comme moi, on souhaite créer son propre « jardin numérique », et en faire profiter d’autres personnes…

Faire le point sur le coût d’Internet dans ma vie d’étudiant

Je suis étudiant en informatique (et aujourd’hui, plus particulièrement, en Traitement automatique du langage) depuis 5 ans. Et contributeur actif aux projets Wikimédia (surtout Wikisource et le Wiktionnaire) depuis un peu plus longtemps. Bref, je passe beaucoup de temps sur Internet : parfois en tant que lecteur, mais surtout en tant que « contributeur régulier », en belle application de la règle des 1%.

Mes contributions aux projets Wikimédia, la Dicothèque, ce blog (bon, ok, celui-là c’est pas aussi régulier que ça…)… ; tout ça, in fine, me coûte directement de l’argent. Combien exactement ? Ce billet m’a apporté la réponse, puisqu’il m’a motivé à faire le calcul. Et ce qui m’a motivé à faire le calcul, c’est ce billet de blog au concept étrangement similaire, rédigé par antistress le 14 juillet 2019.

Dépenses mensuelles

Mes dépenses mensuelles s’élèvent à 76,49€ et se répartissent comme suit :

Sur une année, cela représente donc une dépense de 917,88€ (dont 29,1%, soit les 267,84€ des VPS, sont directement employés pour « contribuer » à Internet).

Dépenses annuelles

Mes dépenses annuelles (payées une fois par an) s’élèvent à 201,38€ et se répartissent comme suit :

Oui, les noms de domaine, ça coûte cher. Et je me trimballe certains d’entre eux depuis plusieurs années sans les avoir réellement employés, donc je pense qu’une bonne partie vont subir une purge bien sentie d’ici l’année prochaine !

Le total

Chaque année, je dépense donc 1 119,26€ en services liés à ou sur Internet (ce qui représente environ 93,27€/mois). C’est beaucoup, et pour être honnête, cela devrait diminuer dès l’année prochaine avec la résiliation de plusieurs noms de domaine que j’ai gardé dans mon porte-feuille sans vraiment les utiliser.

Toutefois, en rapportant cela face à mes dépenses annuelles globales (loyer, nourriture, électricité, transports en commun, services bancaires…) qui s’élèvent à environ 7 250€ hors Internet, c’est un niveau de dépense qui reste raisonnable, et facilement compressible (contrairement au loyer ou à la nourriture, qui ont le mauvais goût d’augmenter régulièrement…).

Le coût de la contribution à Internet

Sur ce montant total, je consacre chaque année 355,88€ à la « contribution » à Internet : coûts des VPS et des noms de domaine afférents compris. Ce montant, que l’on peut ramener à 29,66€ par mois, vient en quelque sorte « doubler » le prix de mon abonnement à la Fibre.

Tout compte fait, « contribuer » à Internet en proposant ses propres sites, outils, etc., est plus ou moins abordable. Je pense notamment à ce blog, qui me revient à environ 5€/mois ; ou encore à la Dicothèque, qui, tout en permettant d’explorer et comparer avec une relative facilité une trentaine de dictionnaires, ne me coûte « que » 6€/mois.

Bien sûr, cela ignore totalement le coût de la « main d’œuvre » derrière : ce billet, par exemple, a nécessité 3 heures de « travail », pour la récupération de toutes les données et la rédaction. J’en ai profité, au passage, pour toutes les entrer dans une application Android que j’ai trouvé sur F-Droid : Recurring Expense Tracker (également disponible sur Google Play Store).

Mais si je fais tout ce « travail », ce sont pour des raisons assez évidentes : premièrement, ça me plaît, et c’est important d’avoir du plaisir à « contribuer ». Je parlais de « main d’œuvre » juste au-dessus, certes entre guillemets, alors que je n’ai aucune pression pour travailler sur ce blog : le dernier billet date que j’y ai rédigé date bien de presque six mois !

Deuxièmement : il s’agit souvent d’une source de réflexion personnelle, ou simplement d’une envie de partager quelque chose avec autrui.

Dernièrement, et celle-ci me vient à l’esprit eu égard à ma nouvelle qualité d’étudiant en traitement automatique du langage (et elle risque de faire grincer des dents certain·es de mes professeur·es) : parce que le remède aux cas d’IA-folles (les « AI gone MAD », avec MAD pour Model Autophagy Disorder, voir l’excellent papier au sujet de cette analogie à la vache folle), c’est d’avoir PLUS DE DONNÉES PAR DES HUMAINS ! PLUUUUUUUS !!!

Ou pas.


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